En 1971, au cours de la construction du canal d’amenée de la Marne, juste derrière l’actuel stade Charles-Jacquin, M. Bigard, professeur à Saint-Dizier et géologue amateur, épaulé par M. Soudé, géologue professionnel, découvrent des os fossilisés qui s’avèreront être ceux d’un des plus grands Iguanodons découverts en France.
Dès lors, les travaux sont interrompus pendant 3 semaines afin de laisser les spécialistes de l’école de géologie de Nancy dévoiler le squelette de ce dinosaure qui a vécu entre 115 et 130 millions d’années.
Toutes les précautions sont prises, notamment pour éviter l’oxydation des os qui pourraient les faire éclater, non sans mal car les curieux affluent et le niveau d’eau d’une nappe phréatique sur le chantier menace de noyer les ossements. Il faudra pomper.
Il faudra également être patients, plusieurs mois sont nécessaires pour nettoyer ces ossements et le temps presse. Les travaux doivent se poursuivre pour créer le canal qui alimentera en eau le futur Lac du Der-Chantecoq.
- Nom latin : Iguanodon bernissartensis (Reptile aux dents d’Iguane)
- A vécu il y a entre 115 et 130 millions d’années
- Taille : 10 m de long, pour environ 3.5 m de haut
- Poids : environ 5 tonnes
- Vitesse : 35 km/h
Les jeunes de la MJC et du club de spéléologie prêtent main forte aux géologues. Ils découvrent une partie d’un pin qui pourrait dater de la même période. Il est particulièrement rare de retrouver des éléments végétaux datant d’époques aussi reculées.
Le fossile de l’Iguanodon ne sera pas retrouvé en entier. Il s’avère qu’un courant aurait déplacé, au Barrémien (-129 à -124 millions d’années), les pièces les plus légères. Ainsi, tout espoir de retrouver la tête s’envole. En revanche, la gigantesque queue sera retrouvée quasi entièrement. Il semblerait que l’extrémité de la queue ait été dévorée par un carnassier. La découverte d’une dent à proximité étaye cette hypothèse.
Les travaux s’accélèrent. Les os retrouvés, brossés, protégés de l’oxydation, sont plâtrés pour les protéger du transport vers les laboratoires de Nancy où ils seront traités et étudiés.
Si le squelette n’a pas été trouvé dans son intégralité, les pièces découvertes sont dignes d’intérêts pour les chercheurs et assez uniques en France.
Aujourd’hui, le musée de Saint-Dizier dispose d’une collection paléontologique assez riche dans ses réserves. Il possède des collections d’iguanodons de 2 espèces : atherfieldensis et bernissartensis qui proviennent de 5 gisements de la région : Wassy, Baudonvilliers, Cousancelles, Saint-Dizier et Pont-Varin.
‘L’Iguanodon du Der’ découvert en 1971 à Saint-Dizier est désormais protégé dans les réserves du musée municipal en attendant de retrouver une place privilégiée dans le projet du futur musée.
Sources bibliographiques :
Archives municipales de Saint-Dizier (Presse locale juillet-août 1971)
EPTB Seine Grands Lacs
Musée de Saint-Dizier